Introduction
L’augmentation des maladies chroniques, du vieillissement de la population et les inégalités d’accès aux soins impactent notre système de santé et l’amènent à revoir son organisation. C’est dans ce cadre que de nouvelles lois voient le jour et que de nouveaux métiers apparaissent[1]. Trois nouveaux métiers sont alors créés afin de répondre à ces nouveaux enjeux de santé : les infirmiers asalée (Action de Santé Libérale En Équipe) créé en 2004 par une association de médecins en Poitou- Charentes ; les infirmiers en pratique avancée (IPA) créés par la loi de modernisation de notre système de santé en 2016 et les assistants médicaux créés en 2019 par la loi relative à l’organisation et à la transformation du système de santé[2].
L’infirmier asalée (IA)
Qu’est-ce qu’un infirmier asalé ?
Un infirmier expérimenté de 3 ans minimum ayant été formé par l’association asalée.
Quelles sont ses principales missions ?
L’IA travaille en ville en collaboration avec un ou plusieurs médecins généralistes. Il propose des suivis personnalisés, axés sur l’éducation thérapeutique et permet aux patients d’être autonomes et acteurs de leur santé. Dans le cadre de son protocole, l’IA peut suivre des patients diabétiques de type 2, à risque cardiovasculaire et également BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive). Il possède également un rôle de prévention important sur le repérage des troubles cognitifs, le dépistage de l’obésité et l’accompagnement au sevrage tabagique mais aussi pour le dépistage de certains cancers[3].
L’Assistant Médical (AM)
Qu’est-ce qu’un assistant médical ?
Un professionnel de santé (infirmier, aide-soignant, auxiliaire de puériculture) ou non (secrétaire médicale) ayant obtenu son Certificat de Qualification Professionnelle (CQP). Il travaille en collaboration avec le médecin de ville ou tout autre spécialiste qui définit les missions de l’AM.
Quelles sont ses principales missions ?
On retrouve trois missions principales :
- Les tâches administratives : prise de RDV, mise à jour du dossier patient…
- Déroulé de la consultation : prise de constantes, aide à la réalisation d’actes techniques, recueil de données sur le mode de vie du patient
- Organisation et coordination : lien avec les différents professionnels qui interviennent dans la prise en soin du patient[4].
L’infirmier en pratique avancée (IPA)
Qu’est-ce qu’un infirmier en pratique avancée ?
L’IPA est un infirmier expérimenté devant justifier minimum 3 ans d’expérience avant de pouvoir exercer sa nouvelle spécialité. Pour devenir IPA une formation de deux ans en faculté de médecine valant grade master (bac +5) est nécessaire.
Cinq spécialisations existent : l’oncologie et hémato- oncologie ; maladie rénale chronique, dialyse et transplantation rénale ; santé mentale et psychiatrie et les urgences. En soins de ville, l’IPA aura la spécialité suivante : pathologies chroniques stabilisées et polypathologies courantes en soins primaires.
Quelles sont ses principales missions ?
L’IPA exerçant en ville participe au suivi de patients atteints de pathologies chroniques stabilisés en alternance avec le médecin (parmi lesquelles : accident vasculaire cérébral, artériopathies chroniques, cardiopathie, maladie coronaire, diabète de type 1 et de type 2, insuffisance respiratoire chronique, maladie d’Alzheimer et autres démences, maladie de Parkinson, épilepsie). Les patients lui sont confiés par le médecin avec l’accord de ceux-ci et un protocole d’organisation est établi entre le médecin et l’IPA afin de préciser les modalités d’exercice de leur collaboration.
Lors de ce suivi, l’IPA pourra renouveler, adapter et prescrire des traitements ou des examens (selon l’arrêté du 18 juillet 2018 fixant les listes permettant l’exercice infirmier en pratique avancée en application de l’article R. 4301-3 du code de santé publique), assurer un examen et une surveillance clinique, mener des activités d’orientation, d’éducation, de prévention ou de dépistage. L’IPA participe également à l’organisation et à la coordination du parcours patient en faisant le lien entre les différents acteurs qui interviennent auprès des patients[5].
Les plus-values de l’IPA ?
Améliorer l’accès et la qualité des soins tout en libérant du temps médical pour les médecins.
L’IPA facilite également la collaboration entre les différents professionnels intervenant dans le parcours patient en faisant le lien entre les équipes. De plus, l’IPA favorise le développement de projets transversaux en intervenant dans toutes les étapes du parcours de soins des patients[6].
Conclusion
Pour résumer, ces trois métiers ont tous des rôles bien distincts et complémentaires. L’infirmier asalée aura un rôle axé sur l’éducation thérapeutique du patient, l’assistant médical aura des missions qui tendent vers l’administratif et enfin l’infirmier en pratique avancée participera au suivi des pathologies chroniques des patients.
– Justine Boudin
- Chassang et al., Les maladies chroniques mandature 2015- 2020 – séance du 11 juin 2019.
- Perrin, « Assitant médical, infirmier asalée, infirmier en pratique avancée: une assistance pour le médecin généraliste ? »
- Bursztejn, « IPA, IDE, ASALEE : C’est quoi la différence ?».
- « Assistants médicaux | Convention collective nationale du personnel des cabinets médicaux ».
- Direction générale de l’offre de soins (DGOS) Michel.C, « L’infirmier en pratique avancée : Améliorer l’accès aux soins en diversifiant l’activité des soignants ».
- URPS (Union régionale des professionnels de santé), « Infirmier en pratique avancée libéral: le parcours de santé gagnant ».